Histoire de Montdidier
Livre I - Pièce justificative 54
par Victor de Beauvillé
Pièce justificative 54
Phénomène céleste observé à Montdidier.
1777.
« M. Pucelle, conseiller du roi, assesseur de la mairie de Montdidier, écrit que, le 26 février, le ciel étant serein, il aperçut, vers les huit heures du soir, une gerbe de lumière blanche, terminée en pointe vers l'horizon, en s'inclinant sur le zodiaque à la droite de Vénus, se repliant ensuite vers les étoiles du nord, etc. Ce que cet observateur remarqua surtout, c'est qu'à mesure que la partie orientale de cette gerbe de lumière se fortifioit et s'allongeoit, la partie occidentale diminuoit en longueur et en largeur, et que celle-ci reprenant le dessus remonta et se joignit à l'autre, en sorte que par leur réunion on ne vit plus qu'une longue colonne qui embrassoit une étendue de près de 180 degrés de l'occident à l'orient, et qui, passant de la droite de Vénus à sa gauche en obscurcissant cette planète, éclipsa les cornes du belier... Ensuite, s'avançant au travers des Pléiades, des Hyades et des Gémeaux, elle éclipsa aussi Jupiter, et alla terminer sa course dans les constellations d'Orion et du Lion, où elle ne formait plus, à neuf heures et demi, qu'une portion de cercle vers le nord de l'une et de l'autre de ces constellations, et qui disparut vers dix heures un quart. Il parait que ce phénomène est du même genre que celui qui fut décrit dans la Gazette de France du 24 mars 1764, sur les observations de M. l'abbé Dicquemare, au Havre-de-Grace. Cette lumière, y est-il dit, est nommée zodiacale, parce qu'on l'aperçoit le long du zodiaque, et l'on y ajoute qu'elle a été observée et décrite en 1683 par Cassini. Le même météore a été observé, la même nuit, à Berlin, a Liége, à Bouillon, etc. »
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