Histoire de Montdidier
Livre I - Chapitre VI - Section II
par Victor de Beauvillé
Section II
Ratification du traité d'Étaples
La ville est déclarée indépendante du bailliage de Vermandois
Louis XII confirme les priviléges des Montdidériens
Dettes auxquelles ils sont assujettis
Articles du traité de Paris concernant Montdidier
C'étoit autrefois l'usage, dit le P. Daire, de faire ratifier par les trois états de la ville principale de chaque gouvernement, les traités de paix et d'alliance qui se faisoient entre les souverains, et, dans ces circonstances, Montdidier portoit toujours la parole au nom des trois villes. Charles VIII désirant faire confirmer la paix d'Étaples, qu'il avait conclue en 1492 avec le roi d'Angleterre, les habitants furent invités par Renaud Doulcet, écuyer, licencié ès lois, lieutenant général du bailli de Vermandois, à choisir des députés qui devaient se rendre à Noyon pour signer le traité. Le Ier juin 1496, dans une assemblée tenue à cet effet, Robert Hubelet, curé du Saint-Sépulcre, doyen de Montdidier, fut nommé par le clergé ; Jean Descroisettes, licencié ès lois, par la noblesse et Jean de Baillon, procureur de la ville, par le tiers état. Les délégués se rendirent à Laon, où la réunion eut lieu, et, le 4 juin 1496, ils sanctionnèrent les articles du traité dont Doulcet leur donna lecture, mais avec la réserve expresse que leur comparution devant le bailli de Vermandois ne porterait aucun préjudice ne à leurs priviléges, franchises, ne à leur juridiction de la gouvernance de Péronne, Montdidier et Roye. (Pièce just. 44.)
Cette dernière précaution était sage. Le bailli de Vermandois n'avait pas vu sans regret ces trois villes distraites de son autorité et former un gouvernement séparé ; aussi ne négligeait-il rien de ce qui pouvait les faire rentrer sous sa dépendance ; mais ses efforts avaient toujours été vigoureusement repoussés. Cette année même, comme pour répondre à la protestation qu'elles avaient fait entendre à Laon, il les frappa toutes trois d'une taxe de 120 liv., et, le 9 juillet, on reçut de lui l'injonction d'envoyer à Lihons deux francs archers armés de brigandines, salades, trousses et épées. Nos ancêtres ne refusèrent jamais le secours de leurs bras. Adrien Godin et Antoine Hacotin furent élus, mais de leur consentement. Quant à la demande d'argent, il n'en fut pas de même. Michel du Brule, maire de Péronne, fut immédiatement envoyé à Amboise, où était le roi, et le 8 octobre 1496 intervint une ordonnance de Charles VIII, datée du Montel-lès-Tours, qui déchargeait les trois villes de l'emprunt, comme estant villes frontières et n'estant pas d'ailleurs du bailliage de Vermandois. Cette décision consacrait définitivement la séparation déjà opérée en 1420, par suite de la création d'un gouverneur général pour Péronne, Montdidier et Roye.
La peste et le mal de Naples firent cette année de nombreuses victimes. Pour atténuer la violence de la maladie, on fit fermer les étuves qui servaient de lieu de réunion à toutes sortes de personnes, et d'où ces deux fléaux se répandaient dans la ville. Une ordonnance de police du 27 juillet 1496 fait défense à Binet de Walle « de non plus coffer les étuves, ne y estuver aucunes personnes sur paine de bannissement de la paix de la ville d'amende et autres punitions. » Pour donner à cette ordonnance un commencement d'exécution, le même jour trois filles d'Hesdin, atteintes du mal de Naples, furent chassées de la ville, « défenses faites à toutes autres filles qu'elles ne soutiennent ne ayent compagnie avecq aucuns ayans inconvenient ou soupecon de lad. maladie, autrement elles seront punies et bannies de la paix de la ville, tèlement que ce sera exemple à toutes autres. »
Charles VIII mourut le 7 avril 1498. Louis XII, son successeur, en informa les maïeur et échevins : le 23 du même mois, il leur écrivit la lettre suivante, pour leur annoncer la confirmation de leurs priviléges :
« Chers et bien amez en l'intention que l'on fit prier pour l'ame de feu nostre très cher seigneur et frère le roi Charles que Dieu pardoine, nous avons naguères escript comme il estoit décédé, et pour ce que depuis son trépas les princes de nostre sang et autres grands seigneur nos bons et loyaux sujets se sont rendus devant nous en grande union pour nous faire obeissance comme à leur souverain seigneur, vous en avons aussi bienvoulu escrire, scachans qu'en seriés joyeux et afin que continuès envers nous la loyauté et fidelité inviolable qu'aves eu à nostre dit feu seigneur et frere, ainsy qu'avons en vous la confiance, vous advertissons que sommes deliberéz de vous bien traiter et entretenir en vos libertez privileges et franchises, en manière qu'aurés cause d'estre content, donné à Orléans le 23 avril 1498, ainsi signé : Louis. » Au dos est écrit : « A nos chers et bien aimés les mayeur eschevins et habitans de nostre ville de Montdidier. »
Le seizième siècle commença d'une manière assez fâcheuse pour le pauvre peuple. Le blé, qui ne valait en 1499 que 3s 6d le setier, augmenta considérablement. L'année suivante, il se vendit jusqu'à 16s la même mesure, et se maintint longtemps à ce taux élevé. Le prix de la livre de pain blanc du poids de douze onces, qui n'était que de 1d en 1499, monta jusqu'à 4d : le pain bis, qui pesait trois livres un quart et coûtait 3d, en valut jusqu'à douze. Afin d'obvier à cette cherté, on permit, en 1503, à tous les boulangers de la prévôté de venir vendre du pain dans la ville. Cette élévation du prix du blé fit baisser celui des travaux : la toise de maçonnerie qu'on exécutait aux murailles sur une épaisseur de trois pieds dans les fondations et de deux pieds et demi hors de terre ne fut plus payée que 9s. C'est le contraire qui arrive aujourd'hui : quand le blé augmente, on élève le salaire de l'ouvrier.
Les rentes que la ville était obligée de payer chaque année donnaient lieu à des plaintes continuelles. Le temps n'était plus où les Montdidériens achetaient à beaux deniers comptants les droits de Philippe-Auguste et du seigneur de la Tournelle. Heureux si les rentes qu'ils devaient n'avaient jamais cessé d'appartenir au roi : ils auraient pu espérer quelque allégement à leurs maux ; mais elles étaient passées dans des mains avides et sans pitié.
Le seigneur de Chepoix était le créancier le plus impitoyable qu'il y eût au monde ; rien ne l'arrêtait, ni la dureté des temps, ni la misère publique ; ses exigences semblaient croître en raison de cette détresse ; il était plus redoutable que le feu, la guerre et la peste ; à lui seul, il fut sur le point de contraindre nos ancêtres à faire ce que n'avaient jamais pu ces trois fléaux réunis, à abandonner la ville pour aller se fixer ailleurs. On doit avec raison considérer la rente due au seigneur de Chepoix commeune des calamités publiques qui s'opposèrent à ce que Montdidier remontât au degré de prospérité dont il jouissait au treizième siècle.
Une enquête ouverte en 1505, afin d'aviser au moyen de se débarrasser de ce terrible créancier, peut faire juger des maux qu'il causa à notre cité.
Les dépositions recueillies dans cette information qui eut lieu le 21 décembre de ladite année, contenant des détails intéressants sur la situation de la ville et sur quelques-unes des personnes qui l'habitaient, nous croyons devoir rapporter textuellement les dires de plusieurs témoins : « Honorable homme Fremin le Parmentier eschevin et bourgeois de la ville d'Amiens aagé de 54 ans ou environ juré, oy et examiné sur le contenu esd' chartres et commission, et comme les témoins précédents, dit et dépose par son serment qu'il est natif de lad. ville de Montdidier, où il a fait sa résidence la plus part du temps et jusques a cinq ans ou environ qu'il se maria en lad. ville d'Amiens, où depuis il a demeuré, par ce moien il a sceu et cognu que lad. ville de Montdidier estoit et est chargée de plusieurs rentes envers plusieurs personnes, c'est assavoir de treize-vingt livres parisis envers le seigneur de Cheppoix, autre somme envers le collége des Dormans, envers le beguinage de Beauvais et autres ….. a oy dire que jadis le roi de France donna lesd. XIIIXX liv. à prendre sur son domaine qu'il avait aud. Montdidier a iceluy seigneur de Chepoix et ses predécesseurs, ne scait si lad. rente est rachetable ou non.... scait que lad. rente a toujours fait grand dommage a lad. ville, et en a vu plusieurs fois les habitants et commune bien troublés, a veu souvent faire assiette de taille que l'on appeloit communément la taille de monsieur de Chepoix qui déplaisoit à iceux habitans trop plus que la taille du roy, par ce même, que lad. ville en estoit et est si fort descriée que les gentilshommes d'alentour qui y ont eu maison avant la destruction d'icelle ville se retardent d'y venir demourer et qui pis est plusieurs des habitants s'en retirent encore dehors de jour en jour, et semble aud. déposant que ladite rente et taille est une des causes de luy en aller et lui mesme a cause de lad. rente et taille a toujours pensé de s'en tirer ; et pour cette cause, au moins en partie s'est retiré hors et est allé demourer en ladite ville d'Amiens, et refuseroit bien d'y venir demourer combien qu'il ait maison en ladite ville autres biens et plusieurs héritages alentour….. scait que lad. rente du seigneur de Chepoix fait très grand dommage à la ville, car il ferait mal aux gentilshommes et autres gens d'estat d'y venir demourer, et estre assis a lad. taille, laquelle taille de Chepoix a esté autrefois assise sur lesd. habitants si grande et de si grande somme, que son père a autrefois esté assis a quarante saluts pour une assiette de taille. Scait que depuis les guerres que lad. ville a esté detruite, le revenu ne peut fournir aux debtes a cause de quoy a convenu faire assiette desd. taille, pour ce mesme que les héritages sont demeurés comme en ruine, et a convenu les rebailler a moindre prix….. Scait que pour lesdites rentes plusieurs des habitants de lad. ville ont esté souvent arrestés a Paris et Beauvais, et luy déposant avec feu Laurent de Bethencourt passés 12 ans, lors habitans de lad. ville, furent arrestés en la ville de Beauvais où ils estoient allés pour faire une enqueste comme commissaires. Dit que la rente de Cheppoix fait interest à la ville en ce que en cette cause elle demeure dépopulée partant les fermes et droits d'icelle de moindre valleur, pareillement fait interest au roy, le quatrième aydes et subsides en sont diminués….. Scait que par cy devant les mayeur et commune de la ville eussent volontiers renoncés à la mairie et droits d'icelle au profit de leurs crediteurs pour estre quittes desd. rentes….. Dit qu’il s’est trouvé plusieurs fois avec aucuns des habitans de lad. Ville des plus seuffisans qui se repentaient d’avoir reediffie icelle ville, et s’ils eussent esté sages, qu’ils eussent amassé lad. Ville hors la banlieue d’icelle ; et plusieurs fois a oy dire que lad. rente une fois destruiroit et seroit cause de destruire lad. ville qui n'y mettroit remede, etc. »
Taxé pour deux jours... 40s.
Firmin le Parmentier, échevin d'Amiens en 1505, était prévot de Montdidier en 1491 et 1492.
« Charles Formé, ecuier, seigneur d'Aynnval et d'Anzin, natif d'Arras, ancien prévost de Montdidier, déclare que la prévosté de Montdidier est fort peuplée de nobles et gens de bien qui volontiers y viendroient demeurer, se ils s'y trouvoient aussi francs et exempts de la taille de Cheppoix comme ils sont de celle du roy ; déclare qu'a l'occasion de la rente plusieurs des nobles diffèrent de se aller demourer en ladite ville. Depuis dix ans Robert Fouache, Firmin le Parmentier, Richard Trouvain, Jean de Bethencourt, Pierre de Hangest, Guillaume Boullé, Jacques d'Estourmel, ecuier, seigneur de Plainville qui estoient des plus suffisans et gens de bien de la ville s'en sont tirés hors et croit que ce soit principalement à cause de lad. rente... le déposant, feu Guillaume de Lingnières et Gannin de Waignacourt, pour ce qu'ils estoient nobles ne voulurent et ne vouloient rien paier de la dite rente ; neanmoins en furent contraints et exécutés.
Robert de Pymont, seigneur du Cardonnoy, natif de Méry, dit que Montdidier est pais commun et de bonne assiette, mais la taille de Monsieur de Cheppoix décrie et donne mauvais bruit à la ville, parce que les gentilshommes useux et non usyux y ont esté assis. Entre autres a veu asseoir le sieur de Bellonne, frère de monsieur le vidam d'Amiens, le seigneur de Boullencourt, frère de monsieur de Mailly et messire Carado Desquesne, chevalier, qui estoient grans nobles personnages demourans en lad'ville à la taille du seigneur de Cheppoix et pour les arrérages dont il aveu grant débat entre les gentils hommes tellement qu'ils se sont tires hors pour cette cause plusque pour autre comme il croit.
Aubert de Séricourt, escuier, seigneur d'Athilly, demeurant à Aubviller, dit qu'il sçait que sans cette rente le seigneur de Mailly et la dame de Pierrepont auroient acheté maison à Montdidier pour y faire leur résidence.
Honorable homme Robert Fouache, ancien majeur de Montdidier, escuier, seigneur de Glisy, demeurant à Amiens, âgé de 50 ans ou environ est natif de Corbie, vint demourer à Montdidier à 32 ans, c'est assavoir en 1473 pour ce qu'il y prist femme ; il a demouré 28 ans jusqu'au trespas de sa première femme qu'il s'est remarié en la ville d'Amiens en l'an 1502 et toujours depuis y a demeuré, dit : que cette taille s'assied tant sur les exempts que non exempts, privilégiés que non privilégiés, parce que c'est taille et ayde de droit. »
Les autres témoins entendus dans l'enquête sont : Jean de Béthencourt, écuyer, demeurant à Broyes, Antoine de Broly, son beau-père, écuyer, seigneur de Deffoy, demeurant à Mesviller, âgé de soixante-seize ans, natif du Tronquoy ; Antoine Boileaue, lieutenant du gouverneur de Montdidier ; Jean d'Esclainviller, écuyer, Jean Parent, prebtre religieux de l'abbaye de Saint-Martin obos et prieur de Saint-Marc-prées Roye.
Cette taille, comme il est facile de s'en convaincre par les dépositions des témoins, qui tous sont gens de qualité, portait un préjudice immense à la ville ; non-seulement elle empêchait les nobles des environs de venir s'y fixer, mais elle forçait même ceux qui l'habitaient à en sortir. Comment, en effet, des gentilshommes auraient-ils pu se soumettre à payer une taille à un de leurs égaux, lorsqu'ils n'en payaient pas au roi ? Il fallait que l'aversion qu'inspirait la rente du seigneur de Chepoix fût bien forte pour déterminer les premiers magistrats de la ville, d'anciens maïeurs, d'anciens prévôts, à la quitter. La capitation que l'on prélevait dans certaines années était énorme ; ainsi Firmin le Parmentier dit que son père fut taxé une fois à 40 saluts ou 740 francs. Les riches et les nobles abandonnèrent Montdidier, et il n'y resta que les gens contraints par la nécessité ou le besoin, et ceux qui, animés d'un patriotisme plus ardent, préférèrent vivre malheureux au milieu des ruines de leur patrie, plutôt que d'aller chercher au dehors la tranquillité et le bonheur.
Cette rente peut faire apprécier la situation financière de la ville. En 1448 elle s'élevait, avec les arrérages, à 400 écus d'or ; en 1482, elle était de 307 liv. tournois ; en 1495, de 619 liv. 16 sols. Dans l'impossibilité d'y satisfaire, les habitants s'adressèrent à Louis XII, et, en 1504, ils obtinrent l'autorisation de rembourser au denier dix les 600 liv. de rente qui appartenaient primitivement au roi ; malheureusement ils étaient hors d'état de profiter de cette faculté, et ce ne fut que longtemps après (1644) qu'ils se libérèrent vis-à-vis du seigneur de Chepoix ; mais alors il était trop tard, le mal était irréparable. En 1507, les maire et échevins consentirent à ce que Louis XII, par réciprocité de ce qu'il leur avait accordé en 1504, pût racheter d'eux, quand bon lui semblerait, ces 600 liv. qui étaient passées en tant de mains, en leur payant le capital au denier dix, taux auquel il leur était loisible de les racheter des tiers détenteurs. (Pièce just. 45.) L'abbaye de Froidmont était une des plus anciennes créancières de la ville ; on trouvera aux Pièces justificatives quelques détails sur les droits dont elle jouissait à Montdidier. (Pièce just. 46.)
En 1508, le procureur et l'avocat de la ville s'opposèrent, au nom des habitants, aux publications des foires franches de Breteuil, Saint-Just et Maignelay, qui diminuaient l'importance de celle de Montdidier. L'année suivante, on construisit la muraille depuis la porte de Paris jusqu'à la porte d'Amiens. Pendant que l'on travaillait ainsi avec ardeur à réparer les désastres du passé, la peste vint faire invasion dans les contrées voisines, et sévit durant plusieurs années sans discontinuer. La crainte de ce fléau, qui faisait de nombreuses victimes dans les environs, fut cause que la foire ne put avoir lieu en 1510, 1515 et 1519. La tour Rouge, située à l'extrémité de la rue du Moulin-à-Vent, fut relevée de dix-huit pieds en 1515 ; les murs avaient onze pieds d'épaisseur ; l'entablement devait être de pierre de Dompierre, et la gargouille de pierre de la Faloise, allant hors œuvre de la tour de trois ou quatre pieds faite en forme de quelque bestail.
Louis XII ne fut point heureux dans ses guerres d'Italie ; il lui fallut traiter avec ses ennemis. II continua la trêve avec Ferdinand le Catholique, en lui promettant en mariage Renée, sa fille, pour un de ses petits-fils, Charles ou Ferdinand. Par l'article 8 du traité conclu à Paris en 1514, publié le 26 avril 1515, le roi consentait à ce que Montdidier demeurât en la possession du prince d'Espagne, si, par sa faute, le mariage de ce prince avec Renée de France ne s'accomplissait pas. Les événements empêchèrent ce projet d'avoir lieu : ni le mariage, ni la condition qui avait été stipulée, ne se réalisèrent. Renée n'avait alors que quatre ans ; dans la suite elle épousa Hercule II, duc de Ferrare.
Les guerres d'Italie avaient obéré les finances. Au mois d'août 1515, les tailles montaient à la somme de 2,900,000 liv. ; l'élection de Péronne, Montdidier et Roye supporta pour sa part 25,699 liv. tournois. Le roi ayant levé, en 1516, 600,000 liv. pour les guerres du Milanais, l'élection fut taxée à 5,203 livres. En 1519, la taille étant de trois millions, les trois villes furent imposées à 20,853 liv., sur lesquelles Montdidier dut payer 550 liv. ; l'élection de Montdidier, comprenant 182 paroisses, contribua pour 9,990 livres.
Jean d'Humières, nommé gouverneur général des trois villes en 1519, fit cette année son entrée à Montdidier. La ville lui offrit une pièce de vin, douze perdreaux, douze chapons et douze connils (lapins) : le même cadeau devait être renouvelé à l'entrée de chaque gouverneur général.
La ville se rétablissait promptement ; les murs, auxquels on travaillait sans relâche depuis le règne de Louis XI, étaient à peu près terminés, et les habitants espéraient que la paix dont ils avaient joui sous Charles VIII et Louis XII continuerait sous le règne de François Ier, lorsque la guerre vint éclater de nouveau et détruire ces rêves de bonheur.
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