Histoire de Montdidier

Livre IV - Chapitre II - Section XLIV

par Victor de Beauvillé

LESTOCQ (Nicolas de), écrivain ecclésiastique du dix-septième siècle, était fils d'Annibal de Lestocq, commissaire enquêteur au bailliage et prévôté de Montdidier, et maïeur de cette ville en 1621-1622 ; sa mère s'appelait Marguerite Lempereur. Suivant le P. Daire, de Lestocq serait né en 1624 : cette date nous paraît peu probable. Après avoir étudié la théologie, il se fit recevoir docteur de la maison de Sorbonne, et fut ensuite nommé curé de la paroisse de Saint-Laurent, à Paris, où il s'acquit par sa charité et son savoir l'estime universelle. Les nombreux ouvrages qu'il a composés jouissaient, de son temps, d'une grande réputation. De Lestocq mourut à Paris le 8 mai 1662.

Le P. Daire a confondu Nicolas de Lestocq, de Montdidier, avec un autre Nicolas de Lestocq dont il parle dans son Histoire littéraire d'Amiens ; aussi fait-il mourir notre compatriote en 1704. De la Morlière, maïeur de Montdidier en 1663, auteur de mémoires instructifs sur notre ville, affirme positivement que de Lestocq est mort le 8 mai 1662 ; assurément il n'eût point tenu ce langage si son compatriote eût été vivant. De la Morlière étant le contemporain et le parent de de Lestocq, son témoignage ne saurait être contredit.

On connaît de de Lestocq les ouvrages suivants :

La Consolation des malades.

Pieux sentiments de l'âme dévote au saint sacrement de l'autel.

La Voye de l'aigle au ciel, ou l'Intention chrestienne, dirigée à la gloire de Dieu par les règles et pratiques tirées de l'Escriture saincte, à monseigneur l'archevesque de Corinthe, coadjuteur de Paris, par M. Nicolas de Lestocq, prestre, docteur en théologie, curé de Saint-Laurens, à Paris. Paris, Denys Moreau, 1646, in-4°

Dans son Histoire de Mondidier, le P. Daire attribue ce traité mystique à Nicolas de Lestocq, de Montdidier, et dans son Histoire littéraire d'Amiens, à Nicolas de Lestocq, d'Amiens. Il est impossible d'être plus en contradiction avec soi-même. Le maïeur de la Morlière dit expressément que ce livre est de notre concitoyen. La date de sa publication et le titre que prend l'auteur sont choses importantes et démentent ce que Daire avance au sujet de l'époque de la naissance de de Lestocq. Le permis d'imprimer est du 17 juillet 1645 : si de Lestocq était né en 1624, comme le prétend le P. Daire, il n'aurait eu que vingt et un ans lorsque ce volume partit ; or, à cet âge on n'est pas prêtre, docteur en théologie et curé de paroisse. De plus, cet ouvrage, résultat de longues et profondes études, avait été précédé de deux autres ; il faudrait donc admettre que de Lestocq eût publié son premier ouvrage à dix-huit ans environ ; ce n'est pas à cette période de la vie que l'on fait paraître des traités de morale et de théologie. Ces travaux annoncent un ecclésiastique qui exerce le ministère depuis longues années, et notre compatriote, en supposant qu'il fût né en 1624, n'aurait été en 1645 et années précédentes qu'un jeune homme assis sur les bancs du séminaire : il faut donc reporter la naissance de de Lestocq à une date antérieure à celle qui est assignée par le P. Daire.

Portrait de la bienheureuse et malheureuse éternité.

Les degrés du Calvaire.

Actions de grâces à la très-sainte Trinité, propres pour tous les convalescents.

La Paroissienne charitable occupée aux visites des pauvres malades en sa paroisse, avec le règlement pour la confrérie des dames qui s'adonnent aux visites des pauvres malades, par maistre Nicolas de Lestoc, docteur en théologie et curé de Saint-Laurent, à Paris. Paris, Florentin Lambert, 1659, petit in-12.

Nicolas de Lestocq avait préparé un volume de sentences tirées de saint Augustin, mais il n'a pas été imprimé.

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