Histoire de Montdidier

Livre IV - Chapitre II - Section XLII

par Victor de Beauvillé

« LE FEVRE (Joseph-Honoré), né de bonne famille bourgeoise, ancien officier de la reine, et actuellement contrôleur du vingtième à Mondidier, sa patrie, montra dès sa plus tendre jeunesse autant de goût que d'inclination pour la poésie latine. Deux petites pièces relatives à son lieu natal, ont dévoilé ses talents dans ce genre.

La première. concerne une figure nommée Jean Duquesne, qui, fixée au haut de l'hôtel de ville, frappe les heures que trois cadrans, posés plus bas, désignent aux habitants. L'auteur fait parler cette statue formée d'un chêne, dont lui vient son nom. (On lui a donné depuis une compagne de même matière.) Après avoir vanté la sublimité de sa place, d'où il domine sur les trônes des rois et sur le palais de Thémis, Jean Duquesne fait sentir combien il est utile aux Mondidériens en leur annonçant les heures de repos, de récréations, du travail et du sommeil ; en annonçant les nouveautés, les réjouissances ; en sonnant l'alarme dans les cas d'incendie ou d'émotions populaires.

Dans la seconde, il introduit sur la scène le carillonneur de la paroisse de Saint-Pierre, dans le clocher de laquelle huit cloches, de différents temps, rendent toutes sortes d'airs avec les accords les plus harmonieux, et expriment, suivant les circonstances, la tristesse ou la joie, les fêtes ou les cérémonies qui les mettent en branle. Ce dernier morceau a paru, traduit en françois, dans le dixième tome des Amusements du cœur et de l'esprit, page 427. La versification en est facile et sonore. (Daire.) »

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