DALPHE ou DAUPHIN (Raoul) était un de ces preux chevaliers qui contribuèrent à établir la réputation de bravoure dont nos ancêtres ne déméritèrent jamais ; réputation si bien et si fermement établie qu'on les distinguait par le surnom honorable de braves de Picardie. Dans une charte de Garin, évêque d'Amiens, de l'an 1141, Raoul Dalphe est qualifié de miles Montisderiensis strenuus ; il fait remise à l'église de Compiègne d'une dîme dont il s'était emparé à Davenescourt, et qu'il avait inféodée à un de ses vassaux. (Pièce just. 121.)

C'est vraisemblablement de ce Raoul Dalphe qu'il est question dans la charte de la comtesse Élisabeth, de l'an 1114 (Pièce just. 2) ; il est désigné sous le nom de Radulphus Dalphius Olrici filius ; on ne lui donne pas le titre de chevalier, qu'il ne possédait pas encore.

Les terres d'Agumont et de Pierrepont appartenaient à sa famille. Nous avons, au chapitre du Prieuré, cité une transaction relative à ces terres, intervenue, en 1200, entre les Bénédictins de Montdidier et Raoul Dalphe : Vir nobilis Radulphus de Alphin. Ce Raoul de Alphin ne serait-il pas le même que Raoul Daufin, l'un des vassaux de l'abbaye de Corbie, et dont nous avons parlé dans le premier volume, page 39, de cette Histoire ? Dalphe, de Alphin ou Daufin, il y a une grande similitude de nom, et la corruption de mot était facile.