Loys par la grace de Dieu roy de France, sçavoir faisons a tous présens et advenir. Comme après ce que avons esté certains de la mort de nostre très cher et très amé frere et cousin le duc de Bourgongne : Nous pour reduire en nostre obeissance, recouvrer et remettre en nos mains les pais, villes, places, terres, seigneuries et autres choses quelsconques qui de droit nous competent et appartiennent, et qui nous sont escheues tant au moien de son trespas comme autrement, Ayons par l'advis et deliberation de plusieurs de nostre sang et lignage, chevalliers de notre ordre, cappitaines et chefs de guerre et autres de nostre grand conseil estans en grand nombre par nous assemblés en cette cause fait et estably nostre très cher et amé frère et cousin le comte de Roussillon admiral de France nostre lieutenant general, et a luy seul et a nostre amé et feal chevallier conseiller et chambellan le sr Dargenton et de Rostier nostre mareschal de Poitou ensemble donné povoir bien ample à cette fin, et entre autres choses de recœuillir et recevoir begninement tous ceux qui se vouldront reduire en nostre obeissance, et de leur quicter remettre, pardonner et abolir tous cas et crismes soient de leze maiesté ou autres qu'ils pourroient avoir commis et perpetrés au moien de ce que durant le différent qui estoit avec nous et nostre dit feu frere et cousin, ils ont tenu son party allencontre de nous et aultrement ; pour ce est il que nous qui avons le vouloir et desir de reduire et retirer a nous toits les demourans en iceux pais, terres et seigneuries ainsy a nous appartenant et mettre en oubly toutes rancunes que porrions avoir eues allencontre d'eux, a la cause dessus dite sera fait par vertu de leur povoir, voullons et nous plaist que s'il advient que les bourgeois, manans et habitans de la ville de Montdidier ayent le voloir de eux reduire en nostre obeissance que en ce faisant ils jouyssent a pur et a plain de l'abolicion qu'ils en pourroient obtenir des dessus dits. A cette cause, et tout selon le contenu ès lettres qui leur en seront par eulx octroiés, et en tant que mestier seroit au cas dessus dit nous dès maintenant pour lors les leur quictons, pardonnons et abolissons de nostre grace speciale, plaine puissance, et auctorité royale par ces presentes et touchant ce que dit est imposons silence perpetuel a notre procureur present et advenir et à tous autres. Si donnons en mandement par ces presentes à tous nos justiciers et officiers que du contenu ès lettres de nostre dit frère et cousin, et de nostre dit conseiller et chambellan ensemble de ces presentes nos lettres de ratiffication et approbation d'icelles, vous faites, soufriés et laissiés chacun en son droit les dits bourgeois, manans et habitants de Montdidier joyr et user plainement et paisiblement, sans à la cause dessus dite ores ne pour le temps advenir leur faire ou donner aucun destourbier ou empeschement en corps ne en biens en quelque manière que ce soit, et s'y fait, mis, ou donné leur estoit, les leur mettiez incontinent et sans délay a plaine delivrance, et adfin que ce soit chose ferme et estable a toujours, nous avons fait mettre nostre scel à ces présentes, sauf en autres choses nostre droit et l'autruy en toutes. Donne au Plessis du parcq ou mois de janvier l'an de grace mil quatre cens soixante seize, et de nostre règne le seizième.

De par le roy Gisonne, scriptor.