MALLET (Antoine), religieux jacobin, docteur de Sorbonne, naquit à Montdidier au commencement du dix-septième siècle, et non à Rennes, comme le veulent des écrivains de son ordre ; François de la Morlière, son contemporain, affirme positivement qu'Antoine Mallet était son compatriote. « On ne conteste pas, » dit-il dans ses Mémoires, « à la ville de Montdidier la naissance de ces deux grands hommes (Mallet et Bourey), qui ont été si célèbres et si considérés chacun dans son ordre qu'ils ont esté jugés dignes d'en remplir les premières charges après le généralat. » Antoine Mallet embrassa la règle de saint Dominique, et fit profession au couvent de Rennes ; de même que saint Louis se disait Louis de Poissy, du lieu où il avait été baptisé, ainsi Mallet, en souvenir de l'endroit où il avait prononcé ses vœux, se dit en tête de son ouvrage : Antoine Mallet, de Rennes ; ce qui a induit les biographes en erreur sur le véritable lieu de sa naissance.

Après avoir quitté Rennes, Mallet fut successivement professeur de théologie au couvent de Saint-Jacques, à Paris, prieur et vicaire général de la congrégation des Jacobins de France. Il exerçait cette charge, lorsque, en 1646, le général de l'ordre donna à la congrégation de France le nom de province de Paris : Antoine Mallet en devint le premier provincial ; trois fois il fut revêtu de cette dignité, honneur qu'il devait à son seul mérite. C'est à ce titre qu'il assista, en 1647, au concile général de son ordre tenu à Valence d'Espagne. L'assemblée ayant été transférée à Blois, Mallet se rendit dans cette ville, où il resta plusieurs années ; Gaston d'Orléans et Marguerite de Lorraine, son épouse, qui y faisaient leur résidence, l'honorèrent de leur confiance.

Antoine Mallet mourut à Paris, le 22 mai 1666, et non en 1663, comme l'avance le P. Daire. De la Morlière, qui rapporte cette mort à l'année 1666, est beaucoup plus croyable ; il vivait à la même époque qu'Antoine Mallet, et devait être bien mieux instruit que le P. Daire, qui écrivait cent ans après.

Mallet est auteur des ouvrages suivants :

Histoire des saincts papes, cardinaux, patriarches, archevesques, évesques, docteurs de toutes Facultés de l'Université de Paris, et autres hommes illustsres, qui furent supérieurs ou religieux du couvent Saint-Jacques de l'ordre des frères Prescheurs à Paris ; par Fr.-Antoine Mallet, de Rennes, docteur régent en théologie, religieux du mesme ordre. Dédié à monseigneur le prince. Paris, Jean Branchu, 1634, 1 vol. petit-in-8°,488 pages, non compris la table.

Le P. Daire prétend qu'il faut deux volumes : j'en doute ; car à la suite de la table se trouvent le permis d'imprimer et l'indication de la vente de l'ouvrage, faite par l'auteur au libraire, ce qui annonce que l'ouvrage est complet. La Bibliothèque historique de la France, n° 13,742 suppl., indique une édition de 1645 en deux volumes in-8 ; c'est probablement de cette dernière que le P. Daire aura voulu parler.

Discours sur le rosaire perpétuel. Paris, Jean Branchu, 1644, in-24, 363 pages.