Histoire de Montdidier

Livre IV - Chapitre II - Section XXXIX

par Victor de Beauvillé

« LE CLERC de SERENCOURT (Rodolphe), Montdidérien, fils vraisemblablement de Jean, lieutenant particulier au même bailliage, est auteur d'une galanterie poétique insérée dans le Mercure galant du mois de mai 1695. Cette bagatelle roule sur une linotte qu'une belle lui avait confiée pendant un voyage qu'elle fit. Le poëte suppose, en vers prosaïques, que le petit animal, désolé de l'absence de sa maîtresse, dépérissait chaque jour. L'auteur crut devoir lui donner un serin pour compagnon. Le remède opéra au delà de ses espérances. La joie revint, et l'amour lui redonna l'appétit et la voix.

Par la suite, de Serencourt abandonna le Parnasse pour se livrer tout entier au barreau. Dans la charge de lieutenant particulier du bailliage, il fit connaître en mille occasions la supériorité de son génie, et on le regardoit comme la meilleure tête de cette jurisdiction, qui pour lors étoit bien composée. Depuis longtemps on n'avoit point vu un jurisconsulte aussi éclairé. Le président Molé, dont il avoit l'honneur d'être connu, ne rendoit pas de jugement dans les affaires de conséquence qu'il ne l'eut consulté auparavant. (Daire.) »

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