Histoire de Montdidier

Livre IV - Chapitre II - Section XV

par Victor de Beauvillé

CARON (Jean-Charles-Félix), chirurgien distingué dont le lieu de naissance a échappé jusqu'à présent aux recherches des biographes, naquit à Montdidier le 17 mai 1739 : son père, Jean-Charles Caron, exerçait la profession de chirurgien ; sa mère s'appelait Suzanne Jourdain. Voici l'article que M. Weiss a consacré à notre compatriote dans la Biographie universelle : « Caron, né vers 1745 (erreur) dans le diocèse d'Amiens, vint continuer ses études à Paris, et obtint la place d'élève aide-major aux Invalides. En 1772, il présenta pour son admission à la maîtrise une thèse : De poplitis anevrismate, et, le 13 janvier 1773, il fut reçu docteur, titre qui lui donnait alors celui de membre adjoint à l'académie royale de chirurgie. Lors de l'établissement de l'hôpital Cochin (1782), il fut nommé chirurgien en chef, et il a rempli cette place pendant plus de quarante ans avec beaucoup de zèle et de désintéressement. Il fut, en 18o8, un des premiers a qui s'occupèrent le plus sérieusement du croup.

En 1812, il déposa chez un notaire une somme de mille francs pour être donnée en prix à l'auteur du meilleur mémoire sur les meilleurs moyens curatifs de cette maladie si funeste à l'enfance. Ennemi des innovations, il ne voulut faire partie d'aucune des sociétés médicales ou scientifiques si multipliées à Paris depuis une trentaine d'années ; et il fit de constants mais inutiles efforts pour engager le gouvernement à rétablir le collée de chirurgie sur ses anciennes bases. Caron moulut à Paris le 19 août 1824 dans un âge très-avancé. »

Nous donnons l'indication des ouvrages de notre concitoyen d'une manière plus exacte que ne l'a fait M. Weiss :

Compendium institutionum philosophiæ, in quo de rhetorica et philosophia tractatur, ad usum candidatorum baccalaureatus artiumque magistri. Parisiis, Tillard, 1770, in-8° 2. vol.

De poplitis anevrismate. Parisiis, 1772, in-8°.

Recherches critiques sur la ive section d'un ouvrage ayant pour titre : De la Connexion de la vie avec la respiration, etc., traduit de l'anglais de Edme Godwin, par J.-N. Hallé ; par J. C. F. Caron. Paris, 1798 ; l'auteur, in-8°.

L'ouvrage de Godwin, publié chez Méquignon, Paris, 1798, contient diverses recherches sur la submersion, la strangulation et l'action chimique de l'air sur les poumons.

Dissertation sur l'effet mécanique de l'air dans les poumons pendant la respiration, avec des réflexions sur un nouveau moyen de rappeler les noyés à la vie, proposé par le docteur Menzies ; par J. C. F. Caron. Paris, an vi ; Croullebois, in-8°.

Projet de règlement sur l'enseignement et l'exercice de l'art de guérir en France, par J. Ch. F. Caron. Paris, an ix, in-8°.

La chirurgie peut-elle retirer quelques avantages de sa réunion à la médecine ? Cette réunion fournira-t-elle des médecins assez instruits en chirurgie pour secourir l'humanité souffrante ? par J. Ch. F. Caron. Paris, an x (1802), in-8°.

Réflexions sur l'exercice de la médecine. Paris, Merlin, 1804, in-8°.

Remarque sur un fait d'insensibilité qui quelquefois doit avoir lieu dans les amputations des grandes extrémités, par J. Ch. F. Caron. Paris, Merlin, 1804, in-8°. Autre édition. Paris, 1813 ; Croullebois, in-8°.

Traité du croup aigu, de tout temps connu sous la dénomination d'angine trachiale suffocante. Paris, 1808, in-8°.

Examen du recueil de tous les faits et observations relatifs au croup, publiés par l'École de médecine de Paris dans le mois de juin 1808, par J. Ch. Fél. Caron. Paris, 1809 ; l'auteur, in-8°.

Remarques et observations récentes sur le croup, avec des réflexions sur l'inadmission au concours d'un traité sur cette maladie, publié en 1808, par Fél. Caron. Paris, 1810 ; l'auteur, in-8°.

M. Dezeimeris, dans son Dictionnaire historique de la médecine, s'exprime ainsi au sujet de ces publications sur le croup : « A l'époque du concours pour le croup (1808), Caron s'acquit une espèce de célébrité par la chaleur qu'il mit à soutenir que la trachéotomie est le seul moyen de guérison de cette maladie aiguë. L'ouvrage qu'il publia sur ce sujet ayant paru avant le concours, Caron en fut naturellement exclu. Cette décision devint l'objet de réclamations multipliées et de plusieurs écrits qu'il publia toujours dans le but de propager la trachéotomie comme l'unique moyen de guérison du croup, quoiqu'il n'eût aucun exemple pour appuyer son opinion. »

Réflexions sur le rapport de la commission du croup (par F. Caron). Paris (1812), Pillez, in-8°.

Programme d'un prix relatif à la trachéotomie dans le traitement du croup. Paris, Pillet, 1812, in-8°, 16 pages.

Réfutation du premier Mémoire de la clinique chirurgicale de M. Pelletan, sur la broncotomie, par J. C. F. Caron. Paris, Pillet, 1812, in-8°.

Démonstration rigoureuse du peu d'utilité de l'École de médecine, du grand avantage que l'on a retiré et que l'on retirera toujours du rétablissement du Collége de chirurgie. Paris, Pillet, I818, in-8°, 32 pages.

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