Charles de Bourgongne, conte de Charollois, seigneur de Chateaubelin et de Bethune lieutenant général de nostre très redouté seigneur et père. A tous ceux que ces présentes lettres verront, salut : sçavoir faisons que pour contemplation de ce que nos biens amis les maire, jures et eschevins de nostre ville de Montdidier au nom de toute la communauté d'icelle se sont nouvellement, liberalement et de bon vouloir mis en nostre obeissance et nous ont fait serment de a toujours estre nos bons et loiaux subjets et de tenir et garder nostre dite ville pour nous et non pour autre envers et contre tous ; nous voulans de nostre part traiter les dits maire, jurés et eschevins en toute douceur comme bon prince doit faire ses bons sujets, audits maire et eschevins, inclinans à la supplication et requête que sur ce nous a esté faite de leur part, avons accordé, octroié, consenti, octroions accordons, consentons, et de grace spéciale par ces presentes donnons congié et licence, que durant le temps et terme de dix ans commencans le premier jour de juillet prochain venant, ils puissent par eux ou leur commis a ce, prendre et lever deux sols parisis de creue sur chacun minot de sel qui pendant ledit temps sera vendu et distribué au grenier à sel dudit Montdidier, pourveu que le droit a nous appartenant sur chacun minot de sel audit grenier n'en soit en rien diminué, pour les deniers qui en viendront emploier et convertir ès reparations, retenues et fortifications plus nécessaires d'icelle ville et non ailleurs, sur peine de les recouvrer sur les dits maire, jurés et eschevins et leur dit commis, lesquels seront tenus de rendre bon et loial compte de la recepte et despence desdite deux sols de creue sur chacun minot de sel par devant nos gens et commis a ce, toutes les fois que requis en seront : pourveu toutes fois que en cette grace et octroy soient participans les religieux, prieur et couvent dudit Montdidier en ce qu'ils sont tenus de faire et retenir de la fortification de la dite ville. Si donnons en mandement a nostre gouverneur et bailly de Roye et dudit Montdidier, au capitaine des villes et a tous nos autres justiciers officiers et subjets, en ce qui peut et pourra toucher et regarder leurs lieutenants et a chacun d'eux en droit soy que de nostre présente grace et octroy fassent seuffrent et laissent les dits de Montdidier durant le temps et par la manière que dit est pleinement et paisiblement joir et joie sans aucun destourbier ou empeschement au contraire. Donné en nostre ville de Roye le 12 jour de juin l'an de grace 1465 ainsi signé par monseigneur Le Conte.