Histoire de Montdidier
Livre I - Pièce justificative 25
par Victor de Beauvillé
Pièce justificative 25
Lettres de grâce pour Fremy Houdrier de la Warde-Mauger.
1359.
Charles etc. Savoir faisons à touz presenz et avenir nous avoir veu la requeste de Fremy Houdrier dit le Bouchier de la Uharde Maugier disans que comme ou temps de commocions des habitants du plat pais contre les nobles de Beauvaisin et d'environ ledit Fremy fust mandez de par une grant quantité diceule habitants et leur capitaine assemblez à Bretueil en Biauvaisin qu'il alast tantost parler a eulx sur peine de corps et de bien il pour doubte deulx y ala et fu requis dater avecques eulx ardoir plusieurs maisons desdiz nobles en disant que se il ny alait len li arderoit toutes ses maisons a cause de sa fame qui est noble et quant il vist et sost leur volente si deshordenée et qu'il ne les en povoit retraire il suppa avecques ledit capitaine et aucuns de sa compaignie et paia leur escot afin qu'il se peust departir d'eulx ce qu'il fist tantost apres en sen ala en sa maison a la dicte Uharde et emmena sa dicte fame ses enfans et aucuns de ses biens en un boys ou bochet et dil ecques ala à une autre maison a li appartenant de par sa dicte fame a Fransures acompaigniez daucun de ses amis pour la deffendre et garder de son povoir a la quelle maison les diz capitaines et habitans vindrent lendemain devant diner et avoient ce jour arse et gastée la maison du sire de Brebancon et disoient qu'il arderoit aussi toutes les maisons dudit suppliant de par sa famme si el naloit avecques eulx li quel par sauconduit saparu et parla a eulx pour doubte qu'il ne le meissent à mort et qu'il n'ardissent ses dictes maisons et si tost comme eulx le teinrent eulx le menerent maugre lui à la maison d'un chevalier sire de la dicte ville de Fransures et lardirent en sa presence et sitost comme eulx se departirent dicelle ville li diz suppliant seschappa deulx et sen ala ou sa dite famme et ses enfans estoient ne onques puis ne fu en la compaignie des dessus dits capitaine et habitans et non obstant ce et que il ne peust resister à la puissance et à la volente forcenée des diz capitaine et habitans ne eulx refraindre qu'il ne le menassent a ardoir ladite maison comme dit est ou il ne vost onques mettre la main mais l'eust destorbe et empesche se il eust peu si comme il puet apparoir par ce que il savoit bien on le dit chevalier sa famme et partie de ses biens estoient adonques et qu'il s'en ala tout droit a eulx et leur fist tout le bien qu'il post. Toutevoies aucun des gens ou de la compaignie dudit chevalier ont depuis pris plusieurs des biens dudit suppliant et s'éfforcent de le plus dédommager et le tiennent en doubte de son corps soubs ombre ou pour occasion de ce qu'il fu a ardoir la dicte maison comme dit est suppliant que considere les choses dessus dictes nous le vuillions pourveoir de gracieux remede mesmement qu'il s'est offert audit chevalier et est prest dester a droit en sa court ou ailleurs ou il appartendroit se aucuns vouloit maintenir qu'il eut fait dommage ne injure au dit chevalier en la campaigne des diz capitaines et habitans ou d'aucuns si comme il dit. Nous eus consideracions etc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Donné à Paris l'an de grace mil CCCLIX ou mois de mars...
Par monseigneur le regent à la relation du conseil presents messire le chancelier de Normandie, maistre Pierre de la Charité et Guillaume le Becot.
Signé, J. Mareuil..
Pièce justificative 25 bis
Lettres de grâce pour Jehan de Clermont et autres.
1363.
Charles ainsné fils et lieutenant du roy de France duc de Normandie et dalphin de Viennoys savoir faisons a tous presens et avenir nous avoir receu lumble supplicacion de Jehan de Clermont et de Neel dit Maugoubert escuier Jacquemart de Pontruel Guillaume de Sapigneul Jehan de la Motte, Vast de Buscoy dit Angoulant Nicaise Robiquel et de Jehan Maladie ; contenant que comme pour le temps de la rebellion des non nobles contre les nobles les gens du plat pais de Beauvoisis meuz de mauvaise volenté et felon courage assemblez a grant compaignie sen feussent venuz a Saint Leu de Seranz ou estoit messire Raoul de Clermont et de Neel frere dudit Maugoubert lequel il tuerent et mistrent a mort avec plusieurs autres chevaliers et escuiers et de ce non contens les genz de Fontainnes en Beauvoisis lez Mondidier sen alèrent es hostelz et maisons de la mère et du frere dudit Maugoubert et icelle maison ardirent destruirent et abatirent et touz les biens meubles qu'il trovverent de denz pillerent et emporterent et il soit ainsi que la mère du dit Maugoubert lui eust donné son hostel de Courtemanche avecques les appartenances et appendances quelsconques le quel hostel les dites gens de Fontainnes avaient destruit et abatu et depuis ce ledit Maugoubert sen feust alez audit lieu de Courtemanche pour veoir comment ledit hostel estoit demolis et abatus et eust enquis que ce avoit fait et l'on lui dist que ce avoient fait les dites genz de Fontainnes lez Mondidier pour laquelle chose il les fist sommer et requerir par plusieurs fois amiablement que le dit hostel il voulsissent remettre en estat lesquelz en furent refusans et depuis fust alez le dit Maugoubert en sa personne par devers eulz et leur est requis que son dit hostel feissent reffaire et mettre en estat en disant qu'il ne vouloit point plaidier a eulz lesquelz hostinez en leur mauvaistiés et en leur perverse volente distrent qu'il n'en feroient riens et que ce na voient il pas fait et qu'il en feist du pix qu'il pourroit et plusieurs autres injurieuses paroles dont il fut ire et mehu de chaude cole neentmoins il se parti tantost davecques les diz de Fontainnes et assembla avec lui les autres supplians dessus dis et quant ils les orent assemblez il sen alerent à Fontainnes et trouverent Henniquet le pere et Jehan Henniquet son filz qui lui avoient dit les injurieuses paroles dessus dictes lesquelz il et les diz supplians battirent et leur copperent les jares non pas en entencion de les tuer mais que pour les mutiler pour les grans injures et villenies qu'il lui avoient faites et dictes pour lesquelles navreuses il saignerent tant que mort sensuy assez tost après es personnes desdiz Henniquet le pere et Jehan Henniquet son filz pour lesquelz faiz les dits Maugoubert et ses diz complices en ce fait sen sont fuis et absentez de leurs pais et ny osent demourer pour doubte de trop grant rigueur de justice et qu'il ne soient justiciez en corps et biens si comme ils dient requerans que comme messire Raoul de Clermont et de Neelle chevalier pere dudit Maugoubert messire Jehan de Clermont son oncle mareschal de France et plusieurs autres de son linage aient bien et loyaument servi monseigneur et nous es guerres du Royaume ou il ont este occiz et mors et feu messire Robert de Clermont son oncle qui fut mis à mort ou palais roial à Paris par le prevost des marchans et ses complices en notre presence et aussi qu'il ont touz jours esté genz de bonne vie et honeste conservacion et que onques mais ne furent repris daucun autre crime ou malefice et mesmement qu'il ont satiffié a present nous leur veillenz sur ce pourveois de gracieux et piteable remedde pour ce est il que nous eue consideracion aux choses dessus dictes et a l'informacion, etc. etc.
Donné à Crecy en Brie l'an de grace mil CCC LXIII ou moys de juing.
Ainssi signé par Monseigneur le Duc
Signé, Jessars.
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